top of page

Nihon Shobû Shugyo 日本 聖峰 修行
« Notre ancêtre En-no-Ozuno, après avoir réalisé le véritable éveil sur le sommet du Mt Katsuragi en Yamato, a « ouvert » les montagnes de Kumano du Pays de Kii. Il a gravi le pic du Mt Sanjo dans le massif montagneux de l'Omine, pour ensuite rencontrer en personne, sur le Mt Minô, dans le pays de Settsu, l'Arya Nagarjuna qui lui transmit les enseignement profonds & secrets de l'ordination en montagne !
Parmi ces montagnes, on relève dans le livre « Gyoja-Kôshiki » 6 sommets, mais le fait que le fondateur En-le-petit-cornu/Jimben Daibosatsu ait déterminé 9 Montagnes Sacrées au Japon, doit véritablement avoir une signification particulière. Pour cette raison, depuis plus de deux mille ans, des laïcs et religieux de tous rangs, de toutes conditions et de tous pays suivent, en l'imitant, la « Sublime Loi » qu'il nous a léguée. Un défilé ininterrompu de fidèles ont gravi ces montagnes sacrées. A plus forte raison, cet excercice difficile vaut pour un ascète du Shugendo.
Depuis septembre 1983, date de la publication de l'ouvrage du Professeur Ardmunt Rotermund « Pèlerinage aux 9 sommets » en langue française, j'ai pensé intensément faire cette ascèse.
Par chance ou malchance, je ne suis pas né dans une famille de yamabushi, mais ma précédente incarnation fut l'objet d'une thèse par le Professeur Anne Buchy en France. Je ne vis, mange et respire que par ma dévotion aux principes du Shugendo traditionnel. Dirigeant un simple ermitage dans les alpes francaises (Shomudo-an), après avoir vécu au Japon durant douze années, afin d'acquérir les bases d'une solide et sincère pratique du Shugen dans les temples Shogoin-monzeki (Kyoto), Kizoin (Yoshino) auprès de mes maîtres Miyagi Tainen Gomonshu, Nakai Kyozen Daisojo ; du temple Nyoirindo (Kyoto) auprès du responsable des rites & traditions du grand temple Daigoji-Sanboin: Saito Myoko sensei ; au temple Kotakuji/Shozenin du Révérend Shimazu Kookai, à Haguro.
J'ai réalisé plus de dix fois le pèlerinage de l'okugake-shugyo, dans le massif de l'Omine, fait seul 3 fois le parcours de Yoshino à Kumano ; réalisé les 21 jours de jeûne, sans boire d'eau, dans la caverne troglodyte de l'ile de Tomogashima (mizudachi-gyo), survécu à la triple ascèse sur 100 jours à partir de la caverne de Sho (Sho-no-Iwaya Yakkunichi Kaiho-komori gyo) il y a plus de 20 ans ! (voir article dans Géo magazine d'octobre 2000)
En 2001, je suis resté un peu moins d'un mois dans le coma à la suite d'un grave traûmatisme crânien, et me suis rétabli, en grande partie, grâce aux pratiques méditatives du Shugen, aux prières de mes amis, et à la bénédiction du Grand Saint Jimben.
Craignant de manquer à mon devoir de yamabushi fervent, en oubliant cette réflexion profonde à propos de la sacralité de l'ensemble de Mère-Nature, et pour rendre au Japon, tout ou partie, de ce que pays merveilleux m'a généreusement offert durant mon long séjour de 1990 à 2001 : je me dois faire le pèlerinage des 9 sommets sacrés en totalité, au moins une fois dans cette vie, avec ce corps de français-yamabushi à présent!
Ainsi la mémoire du Professeur Rotermund, de Noda Senkoin, celle de mes Maîtres du Shugen Nakai Kyozen, Suzumura Shinkai , Yuki Hidetakka et Saito Myoko, seront magnifiées, et ma profonde gratitude dispensée à leurs égards.
Ce grand pèlerinage, tout autour du Japon, durant plusieurs semaines, voir plusieurs mois, basé sur les notes du Yamabushi Noda Senkoin, mettra en lumière la situation des monts sacrés du Japon actuel, par rapport à la fin de l'époque Edo. Notamment, il mettra en évidence l'influence de tel ou tel groupe religieux, dans certaines régions particulières ; ou du poids, plus moins marqué des anciennes et nouvelles traditions (dento-shukyo, shin-shukyo & néo-shugen).
Il sera une lumière différente, plus qu'une simple étude scholastique.
La Voie du Shugendo fixe en elle un ensemble de variations du « fait religieux » japonais, valorisant la tendance fusionnelle de la construction spirituelle de l’archipel nippon des croyances du shintoisme ancien et du bouddhisme depuis plus de 1400 ans, Honjin-suijaku : de nombreux ouvrages historiques l'attestent depuis plus d'un millénaire.
Présent dans de nombreux champs d’expressions populaires et artistiques japonais, ce courant spirituel, et ses pratiquants (laïques ou religieux), les shugenja 修 験 者 (ou yamabushi 山 伏 « ceux qui reposent en montagnes »), a fini par dépasser le cadre de l'archipel, en interpellant un non-japonais (moi-même) à devenir un religieux yamabushi : le premier en occident !
L’objectif ancien du shugendo était, à l'époque féodale, de maitriser des pouvoirs dépassant l’entendement (fushigi 不 思 議) en s’appropriant (kaji 加 持), ou en maîtrisantt (kitô 祈 祷) une énergie vitale (rei 霊, ki 気) qui est immanente à toutes formes de l’être. Mais à présent, il s’agit aussi pour cela d’affuter son corps et son esprit, afin d’en faire une passerelle reliant les plans supérieurs, ou gravitent les formes les plus vives de cette énergie, au plan phénoménal sur lequel celles-ci deviennent tangibles et efficaces (gen 験). On considère alors certains lieux comme propices à accueillir cette énergie : les montagnes, les forêts profondes, les cavernes, les berges des rivières, tous lieux transitoires, figurant un « autre monde » (takai 他 界) par le passé à la fois proche et éloigné, deviennent des lieux propices au ressourcement, à la régénération au XXIème siècle.
Son message, ses méthodes sont donc universels. Certains arbres, rochers, ou estrades rituelles sont conçus comme les corps de divinités qui incarnent ces énergies spécifiques. La maitrise de telles énergies permettait aux pratiquants de s'en servir dans la vie de tous les jours, à présent pour toutes les thérapies hollistiques, les nouvelles médecines, et autres formes de ressourcement : la sylviothérapie, née au Japon, devient mondiale... C'est vrai que par le passé, à l'époque féodale, cette énergie était plutôt au service de médiums, d’exorcistes, de magiciens, de guérisseurs auprès des populations sédentaires restées dans les vallées et plaines.
Le pratiquant de shugendo, ou yamabushi (山 伏/山 臥), de part le choix des idéogrammes composant ce mot est celui qui « s’allonge en montagne » aux pieds de la montagne, ou plutot le « chien s'allongeant avec l'homme aux pieds de la montagne ». C’est-à-dire : l'être qui réside dans les montagnes, dans cet espace de transition marquant la frontière entre le monde des hommes et celui des êtres spirituels. La montagne n’est pas à considérer simplement comme une ligne tendue entre ces deux mondes, mais bien comme un intervalle de temps qui mêle les caractéristiques de ces deux plans, et favorise les interactions entre leurs résidants. Ce terme de « yamabushi » possède donc plusieurs interprétations, et pourrait être aussi entendu comme « celui qui se cache », se fond dans la montagne, pour s’extraire du monde intelligible, pour le comprendre, pour écouter. La doctrine bouddhiste, développée à l’époque médiévale, lui confèrant une valeur universelle : l’être écrasé (伏) par les passions et le manque de clairvoyance, peut reprendre forme dans l’union des trois corps du Bouddha (soit une forme accomplie). Cette union est symbolisée par le trait horizontal du sinogramme yama 山 qui fait se joindre les trois traits verticaux : les trois corps du bouddha. Il s’agit donc, à travers l’exercice et la discipline (gyô, ascèse 修 行), de se faire l’égal des bouddhas malgré sa condition d’être imparfait, et de faire entrer en résonnance son état extérieur (condition actuelle) avec sa nature intérieure adamantine, lors d'un processus fusionnel avec la Nature. Cet objectif est atteint par un ensemble d’exercices qui amenent le pratiquant à se confronter à lui-même à travers un environnement physique difficile (privations, épreuves corporelles, expérimentation du milieu naturel) et spirituel (traversée rituelle de plans hiérarchisés, communication avec des entités supérieures, isolement).
Les résultats passés sont les mêmes à présent : une place d’intercesseur entre les hommes, les dieux et la nature. Ce statut est confirmé à la fois par les autorités religieuses japonaises du passé, les croyances populaires, et les évolutions à l'échelle mondiale, avec des processus qui sont amenés à être réalisés sur toutes les montagnes sacrées de part le monde...
Suite à la loi de séparation du bouddhisme et du shintô (shin-butsu-bunri 神 仏 分 離) de mars 1868, et plus particulièrement à l’arrêté numéro 273 sur l’abolition du Shugendô (1872), un coup mortel fut porté aux traditions synchrétiques, véritables âmes du Japon traditionnel, au profit des nouveaux sanctuaires shintoistes. Dans le département de Nagano, uniquement 115 centres d’activité sur 209 furent abandonnés au début de l’ère Meiji (fin XIXe siècle) !
Au XX ème siècle, faire l'Ascèse dans les monts Omine devient pour la majorité des pratiquants une façon de prendre une distance suffisante pour s’observer soi-même: une simple randonnée harrassante pour les néophytes, mais pour d'autres ces excercices en montagnes peuvent déboucher sur un "channeling" avec la nature, les énergies, et transcender le cadre de la religion japonaise. La culture japonaise devient dépositrice de méthodes universelles pour canaliser, affiner, sécuriser cette recherche: plusieurs centaines d'années de traditions prévalent, face à la prolifération des sectes nouvelles, toujours de plus en plus nombreuses de par le monde, y compris au Japon!
L’important n’étant plus uniquement d’être "habité par la magie des lieux", mais aussi de se trouver soi-même dans une pratique saine en milieu naturel, voir sacré. Cela passe obligatoirement, à présent, par une dimension du "sensible" sous-tendue par l’expression taiken-suru 体 験 す る, expérimenter directement, dans son corps.
Ce programme encourage les participants à se laisser aller aux sensations du moment, à estimer les conditions de leur situation à la lumière de leur expérience présente, et à réévaluer les choix qui les ont amenés ici. C’est-à-dire aussi, à éprouver l’instantanéité de leur existence à travers leur milieu (qui suis-je en un tel lieu, en un tel moment). Cet objectif s’illustre dans une des formules du bouddhisme ésotérique, enseignement secret mikkyo 密 教, revendiquées aussi par le Shugendô : « devenir bouddha en ce corps » sokushin jôbutsu 即身成仏, soit s’ouvrir à sa nature intérieure, qui serait, littéralement, identique à celle du bouddha), en gardant conscience de sa condition extérieure (ce corps qui n’existe que parce qu’il est déterminé, limité par un environnement immédiat.
Ce pèlerinage montrera aussi l'importance des sources thermales, en lien avec tous les centres du shugendo passés et présents, dans un but curatif, car l'ascèse préssurise un corps laminé par l'effort! Il montrera que le "Kyubu shugyo"九 峰 修 行 de l' époque Heian jusqu'à Edo fut aussi une façon différente de découvrir un pays, autrement que par une forme touristique, en alliant culturel et spirituel.
Des groupes de marcheurs peuvent se joindre à nous lors des différentes étapes (voir liste de l'itinéraire Nihon Shobu Shugyo 日 本 聖 峰 修 行) si leur sécurité le permet, dans le Kyushu, Honshu et Shikoku!
Nous serons amenés à rencontrer des artisans: forgerons, tisserands, potiers, céramistes, calligraphes, peintres, tous liées aux arts du shugen en général, et pas forcément les arts dits populaires (Mingei-民 芸 運 動) car le shugen eut aussi un courant "intéllectuel" avec les poètes comme Matsuo Basho, Saigyo Hôshi, et des sculpteurs comme Enku.
Des lectures/conférences pourront être données à chaque fin d'étapes, dans les villes de Fukuoka, Okayama, Osaka, Niigata, Sendai, Tokyo, Nagoya & Kyoto.
Le blog ("Mystical Japan") permettra de suivre la progression quotidienne!
Bien évidemment, tous les centres du shugendo traditionnel seront informés de ce pèlerinage qui n'est absolument pas mandaté par l'une ou l'autre des congrégations religieuses (comme à l'époque Edo), mais uniquement par le désir de faire connaitre un Japon assez méconnu des japonais eux-mêmes.
Il montrera une pratique écologique et spirituelle de la "marche-méditative" et le souhait de préservation de traditions rurales.
Lors de l'intronisation du nouvel Empereur du Japon, nous prierons pour tous les efforts de son Altesse Heiwa Tenno, et les tâches à venir de son Altesse Reiwa Tenno !
Par la redécouverte en nous mêmes, d'une nature toujours sacrée, de traditions séculaires, il nous faut "ré-enchanter" le monde, en vivant une réalité qui tous nous transcende.
Kûban Jakkôin (Guintard Sylvain) le 21 janvier 2018.
Shomudo ermitage
FRANCE
Nihon Shobû Shugyo 日本 聖峰 修行
大和国の葛城山の頂で真の目覚めを得た私たちの先祖にあたる役小角は、紀伊の国の熊野の山々を開きました。役小角は大峰山系にある山上ヶ岳の頂上に到達し、摂津の国の箕面山で阿闍梨龍樹菩薩に自ら出会い、山の聖職受任の深い秘義を与えられました !
これらの山々は《行者‐方式》に六つの山として挙げられ、神変大菩薩が九つの日本の聖なる山と指定していますので、たいへん特殊な意味があると見なされます。そのため、二千年以上前より、すべての国のすべての信者も無宗教者もこの継承される《崇高な定め》に理想を求めその教えに従ってきました。信者たちが終わりのない行列をなしてこれらの聖なる山々に登りました。そのもっとも大きな理由は、修験道の苦行者にとって厳しい修行の場となったからでした。
アルムントロテルムンド(Ardmunt Rotermund)博士がフランス語で「日本九峰修行日記 」を出版された1983年9月より、私は山伏野田千光院の旅行日記を忠実に追ってこの苦行の全行程を体験したいと切実に願っています。
幸運なことに、または不幸なことに、私は山伏の家系に生まれませんでしたが、私の托身はフランスでビュシ・アンヌ(Buchy Anne)博士の論文のテーマとして扱われました。私は伝統的修験道の原理への忠節のみにより、生活し食し呼吸します。京都の聖護院門前で、また喜蔵院(吉野)では 宮城泰年御門主様と中井教善住職様のご指導の下、醍醐寺醍醐寺の管轄により伝統を引き継ぐ如意輪堂(京都)では齋藤明法先生に師事し、羽黒山正善院 / 広沢寺では師島津弘海税様のもと真正な修験道の基本を確かに習得するために日本で12年間修行しました。今はフランスのアルプスで小さな隠者所“聖無動庵”を運営しています。
私は今から20年以上前、大峰山で大峰奥駈修行を10回以上経験し、吉野熊野の古道は3回行脚、水を飲まず洞窟の中で21日の断食する友ヶ島の水無し行を経験し、笙岩屋百日回峰篭り行の三倍の100日の苦行に耐えました!
2001年、私は重い頭蓋骨傷害から一か月近く意識不明に陥りましたが、修験の鍛錬と友人たちの祈りと神変様の加護のおかげで回復することができました。
母なる自然全体から受ける神聖さへの深い熟考を忘れ熱心な山伏としての義務を果たせないのではないかと案じながら、国から身体障害者手当を得て生活していることに対して《税金泥棒》などの社会から受ける冷たい目を嘆かわしく感じますが、1990年から2001年まで私が滞在していた間に数々の素晴らしい経験を与えてくれた日本への感謝の気持ちをこめ、九峰修行をこのフランス人山伏として一生に一回でも経験したいと願います。
大変お世話になったアルムント・ロテルムンド(Ardmunt Rotermund)博士、野田千光院先生、私の修験の師、中井教善先生の恩に報い、少しでも心よりの感謝を表したいと思います。
山伏野田千光院の記録を手本に行われるこの大きな修行は、日本中を何週間も何か月も何年もかけ現代の日本の聖なる山々を行脚することで江戸時代後期と比べた現在の神聖なる山々の状況に光を当てます。
特に、伝統宗教、新宗教、修験など、どの宗教がどの宗教にどのような影響を与えてきたかを明らかに示します。
単なる宗教研究とは異なった一味違った光を与えます。
修験道は、本地垂迹にあるような日本の神道信仰と古代仏教の教えが融合し生まれた1400年の歴史を持つ構築的な精神性に価値を見出しながら、日本の《宗教の真実》の変動全体を自身のうちに定めてきました。千年以上の歴史を持つ多数の文献がその精神を伝えています。
この精神性と(信者、無宗教者の)修行、修験者(または山伏、山に伏せるもの)の姿は日本の大衆文化や芸術分野のテーマとして今日まで広く扱われてきましたが、外国人(私もその一人ですが)にも感銘を与え山伏になるものが現れるなど、その影響は日本国内にとどまってはいません。私は外国人山伏第一号です!
封建制度の江戸時代から修験道の目標は、どのような存在にも内存する“霊気“と”加持“‐調和しながら、または”祈祷“‐制御しながら、”不思議“を超越する力を制御する事でした。
しかし現代では、エネルギーを最も取り入れやすい”験“(有用)な状態に活かしながら、崇高な存在への架け橋を渡すため、または最も活発なかたちでのこのエネルギーに上り詰めるため、己の肉体と精神を鍛える手段にもなっています。
ある種の場所はこのエネルギーを受けるのに適していると言われています:山、深い森林、洞穴、河岸、すべてのはかない場所。遠くて近い過去から”他界“を想像させ、本源へ回帰させる、21世紀においての再生を図るに最適な場所です。
メッセージもその方法も普遍です。ある種の樹木、岩、または習わしの古道はこの特殊なエネルギーを具現化する神の体のように作られています。このようなエネルギーを制御する事はホリスティックな治療、新しい医療、その他すべての本源へ回帰するための活動を通して、信者の日々の生活の役にたちます。日本で生まれた森林浴(治療)は世界に広まっています。封建時代だった昔を振り返れば、確かにこれらのエネルギーはどちからと言うと平野や谷間に定住していた人々の間で、霊媒、悪魔祓い、呪術、祈祷師(呪医)などに利用されていました。
修験道の修行者または“山伏/山臥”は、漢字で山のふもとに《人が伏せる》、またはどちらかと言うと《犬が人と一緒に山の足元に伏せる》と書きます。つまり、人の住む世界と精神的存在の世界との境界線にあたる境目を画す山に住むものという事です。
“山”は単に現生と他界の間に張った線とみなされるべきではなく、この二つの空間の特徴を混合し、そこに住むものの相互作用を促進する時間の間隔です。この《山伏》という言葉は様々な解釈ができ、《隠れるもの》、山に解け馴染み五感に頼る世界から逸脱し、理解し、耳を傾けると解釈を広げることができます。中世に広がった仏教の教えでは、修験道は普遍的な意味を持ちます:情念に押しつぶされ(伏)、炯眼に欠けるものは仏の三身即一の形を取り戻そうとする事ができます。この合体は“山”の漢字にある垂直な三つの縦の線を仏の三身を結ぶように真一文字に結ぶ横の線に象徴されます。つまり、“行”“修行”の規律を介し自然と一体になった時、不完全な存在であっても仏同様になり、己の外部の状態(現在の条件)と光り輝く内に秘める本質とを同調させるという意味です。身体的に厳しく(耐乏、身体訓練、自然の中での体験)精神的にも厳しい(位階牲の厳しいお勤め、崇高な存在とのコミュニケーション、孤立)環境のなか、行者は自己と向き合う訓練を重ねこの目標に達成します。
成果は昔も今も変わりません:人間と神と自然との仲介の場です。昔の日本の宗教当局と大衆信仰により、同時に世界中の聖なる山にもこの精神が広がるなどの世界の変遷により、この地位が確保されています。
1868年3月、神仏分離が法律で定められ、さらに1872年の法令273号により修験道が廃止されたことにより、新しい神道に道を譲り、日本の真の魂でもあった混合主義の伝統は大きな打撃を受けます。長野県だけをとっても209か所のうち115の活動拠点が明治の初めに廃止されました!
20世紀になって大峯山で苦行をする事はほとんどの行者にとり、自分自身と十分な距離を取り自己を観察する一つの方法になりました。新参者にとっては単なる激しい行脚も、他のものにとってこの山での訓練は自然やエネルギーとの“チャネリング(霊界と交信)に目を開き、日本の宗教の枠を超越する経験となります。
日本の文化はこの探求的行動を導き、研ぎ澄ませ、定着させる普遍的な方法の受け皿になります。日本も含めて世界中にますます氾濫する新しい宗派に優る何百年にもわたり存在する伝統です!
重要なことは“その場所の魅力に身を任せる”だけではなく、聖なると言っても良い健康的な修行を通して自然の中での自己を再発見することです。当然、“感じることのできる”自身の体を通して直接“体験する”事をお勧めします。
このプログラムでは参加者にその時の感覚に任せ、その時の“今”の経験から得る光を受け、その場にいることを選択した事実を再確認してもらいます。つまり、その場に身を置いている環境から(このような場所にこのような瞬間に存在する自分は誰?)という経験から、自身の存在の瞬間性を悟るという事です。このような目標を持つ事は仏教の“密教”の一つのあり方で、修験道も主張している《この体で仏になる》という“即身成仏”する、または外部との関係におかれている立場(今その瞬間の環境に限り、定められている事によってのみ己の身体が存在する事)を意識しながら、仏と全く変わりのない自己の内側の素質を理解する事です。
この巡礼は、昔も今も修験道の修行の場と深いかかわりを持つ湯治場の重要性にも焦点を当てます。厳しい苦行は疲れた体を解き放つため、癒しを必要とします!観光的な観点から離れて、文化と精神を結ぶ日本を理解するためのもう一つの方法である平安時代から江戸時代まで行われていた九峰修行も紹介します。
私たちは、いわゆる民芸一般ではなく、鍛冶職人、織り職人、陶工、陶芸家、書家、画家などすべて修験道の芸術に関連する職人さんたちにも出会います。なぜなら、修験は俳人の松尾芭蕉、歌人の西行法師、彫刻家の円空らと交流のあった“文化的”な流れもあったからです。福岡、岡山、新潟、仙台、東京、名古屋、京都などの各区間の終点にあたる中継地で、レクチャー、講演会などを開催することができます。
毎日の状況をブログで紹介します。
もちろん、(江戸時代のように)この巡礼はある宗教団体から任命されたものでは決してなく、日本人からもあまり知られない日本を知ってもらうためにのみ行われる旨を、伝統的な修験道の各中心地に事前に伝えます。(小中学校、養護施設、病院の不自由な方たちや治療を受けている方たちにレクチャーの連絡が届きます。)“昔ながらの中世式行脚”にある環境保護の精神、精神修養を紹介し、農村地帯の伝統の保護を祈ります。
新しい天皇の即位に先立ち、現天皇のご努力と次天皇のお仕事のおかげで日本が世界の争いに参加しない事と日本人の永続をお祈りいたします。
私たちを超越する現実を生きながら、常に聖なる素質/自然と長い伝統を私たち自身の中に再び見出す事により、この世界の魅力を再発見いたしましょう。
2018年1月21日
Jakkôin Kûban
静 光 院 空 鑁
Guintard Sylvain ゲンター・シルバン
験 太 郎 森 の 精
聖 無 動 庵
フランス
bottom of page