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14 mai 2019

Arrivée à l'aéroport du Kansai / Osaka

 

Je ne reconnais pas la sécurité ! Une file d'attente interminable' constitué d'étrangers dès 9h30 du matin laisse présager de ce que va être Kyoto ! Je prends le train JR HARUKA qui m'ammène en 1 Heure 30 en plein Kyoto. Apres avoir tourné un peu car pas de réservation à l'avance, je trouve enfin un B&B non loin de la gare Kintestsu ! Je pose mes affaires et file faire les emplettes des vêtements qui me manquent chez Hayashi Hoiten . Je passe vite fait dire bonjour à Taniguchi san & Haruya san du magasin d'arts martiaux Tozando Shogoin Hokodome. J'apprends qu'elle fut bien malade l'an passé, et que Taniguchi san se bat contre un vilain cancer. Je fouille dans ma besace et trouve 2 amulettes de l'Omine-sanji (Migawari Fudo) censées prendre le mal des personnes qui portent cette amulette. Haruya me dit qu'elle en apportera une à Taniguchi ! Je prends congé rapidement et me rends en fin d'après midi chez mon ami Sébastien, dans la ville proche de Kyoto en bordure du lac Biwa (Otsu) & son épouse Reina, prendre les affaires nécessaires au pèlerinage que je lui ait laissé l'an passé. Parents d'une petite fille (Luna) très éveillée, Reina va accoucher dans un mois ! Cependant elle nous réalise un superbe pantagruélique « diner de bienvenue » digne des Daimyo ! Je passe la soirée en leur compagnie, et les quitte vers 21h30. Je rentre en train à mon hôtel.

(photo N°14)

 

15 mai

Un B&B, pas touristique du tout , avec que des japonais !

J'enfile dès 6h un petit déjeuner et prends le train pour le sud d'Osaka, afin de rejoindre la superbe demeure/Atelier Hakushu-An des mes amis peintres ASAI Masahiro, Kanae et de leur fils Nobutaka. Me doutant qu'ils sont aller faire leur promenade quotidienne au temple de Kannon au sommet du Mt Miao ; de la gare d'Izumi, je rejoinds l'atelier en taxi. A leur retour, ils sont surpris de me trouver attablé avec une tasse de thé vert, en train de discuter avec leur fils à propos de Pierre Rabhi. Après avoir remis quelques petites choses, dont certaines viennent de mon pote byker « Tigre-Blanc », ils me montrent enfin le superbe rouleau « Kakejiku » des 3 Ascètes « Gyoja Sanzon » : Jimben Dai Bosatsu, Jitsukaga Tokkai Shonin & Toku-hô kongo (Tokhô), où seront apposés une vingtaine des sceaux des temples et sanctuaires les plus importants, car ayant un lien direct avec la tradition du Shugen ! J'aurai 2 autres grandes feuilles pour y apposer les autres sceaux des temples bouddhistes et des sanctuaires shinto , plus un carnet des shui-sho que je dois prendre au monastère de l'Omine Sanjo ! Nous nous rendons ensuite au Onsen/ sources thermales et là Masahiro & Kanae m'invitent à déguster un super repas, près de la ville de Goto sur la route de Koya san !

Je dors dans la pièce principale où trouve plusieurs mandala et peintures /butsuga superbes ! J'adore cette demeure ancienne de style de l'époque Edo, avec ses fondations et murets en grosses pierres !

(photos 15)

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16 mai

Au lever, Masahiro, Kanae et moi-même allons grimper durant 2 heures au N°'4 du temple bouddhiste Shingon dédié à Kannon sur le Mt Miao, à quelques minutes de l'atelier, en voiture ! C'est une montée faire d'escaliers en pierre. Arrivés au sommet, nous allons saluer d'abord les Kami du lieux, car le fondateur du shugen l'a fait avant nous. Puis, nous nous rendons au temple bouddhiste. Des centaines de pèlerins sont déjà là et nous entonnons les chants et mantras ! Une fois les prières achevées, nous rentrons à l'Atelier, où je prends mon premier cours de Butsuga/peinture religieuse avec Kanae sensei. Elle me fait voir comment se servir des pinceaux et des couleurs car ce n'est pas de la calligraphie ! Nous passons 3 heures merveilleuses. Il est temps de rentrer pour une seconde nuit à Izumi !

(photos 16)

 

17 mai :

Masahiro & Kanae m'accompagnent à Bunzô, dans les Mts Katsuragi, non loin de chez eux, faire une pratique sous la cascade ! C'est une cascade réputée depuis plus de 1000 ans , qui fut « ouverte » par le moine-ascète Mongaku Shonin ! La cascade est plus clémente que l'an passé ! L'après-midi, nous allons tous les 3 voir le responsable du temple shingon Eifukuji, là où se trouve le mausolée du prince Shotoku Tashi ! Masahiro remet au responaable en second des feuilles où se trouvent des effigies de du prince Sotoku en filigrane pour réaliser les A-Sakyo, l'écriture des sutra qui seront offertes au Bouddha  par les fidèles !

Sur le retour, nous arrêtons au Onsen, puis nous prenons le diner.

(photos 17)

 

18 mai

A ma requête, Masahiro décide de nous emmener assister à une lecture de l'abbé responsable du temple Shingon KANSHINJI qui se trouve être aussi un yamabushi du Kojima-Shugen, disciple de l'abbé Miyake Dai Sendatsu du temple Goryuji d'Okayama où j'ai prévu de m'y rendre lors du pèlerinage ! C 'est la seconde fois que nous nous rencontrons ! Le temple Kanshinji est le seul temple au Japon, où le moine Kukai il y a 1200 ans, déposa des joyaux secrets liés au rituel des étoiles qui a lieu chaque année  en février!

(Photos 18)

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19 mai

Masahiro, au vu de mes énormes bagages, décide de n’emmener en voiture à Yoshino, à 2 heures de sa demeure.

Nous arrivons à Yoshino chez mon ami Morishita Keitaro qui tient le rokan /auberge traditionelle Yumoto-no-Ya. Sa mère en 1989, lorsque je vins pour la première fois à Yoshino en mars, fut la seule à m'ouvrir sa porte pour dormir, et avoir un repas chaud  alors qu'il était tard ! A cette époque je ne connaissais personne à Yoshino. Depuis il y a un lien fort qui s'est créé !

Après la remise des présents (Omiyage de France), je prends les clés de ma chambre et commence à faire le tour des 5 temples-protecteurs du Mt Sanjo de Yoshino. Je vais saluer mon maître Nakai Kyozen  au temple Kizoin! Je suis très bien reçu au temple Sakuramotobo, et au temple Chikuriin . Après avoir profité du jardin réalisé par Sen-no-Rikyu qui se trouve derrière le temple, je discute qques instants avec le Responsable/ Inju san, qui se trouve être l'ancien maire de Yoshino. Je lui parle de mon souhait de réaliser le grand pèlerinage des montagnes sacrées du shugendo ! Il me fait la promesse de m'offrir une nuit dans la chambre d'or du temple, lorsque je serai parvenu à la fin de mon périple !

(Photos 19)

 

20 mai

Le matin de bonne heure, il y a une trail qui part du Kimpusenji pour rejoindre Koya san. Je suis là pour souffler dans ma conque lorsque je remarque une traineuse italienne : Eva vivant à Tokyo. Il lui faudra 10 heures de course sur des sentiers de montagne pour rejoindre l'arrivée ! Je lui souhaite bon courage !

Je rejoints le village de Dorogawa ! Là j'apprends que je ne pourrai loger au Suireikan B&B, car Madame ARAI est seule ; son fils étant en déplacement sur Kyoto. Mon ami Nishiura Seiryo me trouve un logement au « petit hotel » SHOBU, où je passerai la nuit, et profiterai que le patron est un Chef du « chuka ryori » (cuisine chinoise) pour avoir un plat de Ramen au kimuchi qui ne fut pas trop épicé ! On annonce des pluies torrentielles à partir de demain après-midi... Je dois faire un effort pour arriver au sommet avant midi. Le lift ne fonctionnant que le vendredi, je vais devoir laissé une partie de mes bagages chez Nishiura et me coltiner sur le dos 35 kilos de matériel indispensable pour filmer, photographier et aller à la caverne de Sho, les rouleaux kakejiku pour sceaux, etc...

(Photo 20)

 

La pluie commence à tomber, et Nishiura me fait accompagner jusqu'au départ de la montée du Mt Sanjo, à la porte du Nyonin Kekkai qui se trouve à 4 kms de la sortie du village en direction de la montagne, plein Est !

La montée est lente, car je suis très chargé ayant emporter drone, appareil photo pour faire de la video, un sabre en bois acheté à Tozando, les A-Sakyo, et tous les présents pour mes amis au monastère. C'est la première & dernière fois que je monte ainsi chargé ! J'arrive au gîte du temple Sanjo Kizoin vers les midi après 6 heures de marche!

Kanzaki est seul, il fait froid sous la pluie, mais tous les amis des 4 Les autres temples-Shukuba auss m'accueillent à bras ouvert. Nous passons le reste de la journée à discuter de tout et rien, des moines qui ont pris leur retraite et ont quitté les temples-mères ; du désagrément que certains ont voulu me causer, et qui en fin de compte m'offre une liberté inespérée de mouvements et de paroles que je vais exploiter durant mon pèlerinage ! Je souhaitais me rendre sur l'Ile de Yakushima, mais au vues des pluies torrentielles qui viennent de s’abattent sur l'ile, et du déluge régnant, Kanzaki qui connait bien cette île, me déconseille de m'y rendre ! J'approuve ce sage conseil.. Il fait froid à l'Omine . Kanzaki me passe une veste chaude et un bonnet. Je passe la soirée à confectionner, écrire, les tablettes votives (une quinzaine) que je déposerai au cours du parcours dans les temples et sanctuaires importants. Je demande à Kyosei Yamauchi, l'ami de toujours, devenu le Grand Prêtre du monastère du Mt Sanjo, de trouver les mots juste en japonais pour la lecture du « Hyobyaku » , une sorte d'odalie indiquant le pourquoi de ce pèlerinage, et que je dirai avant la lecture des sutra et des mantra dans les temples où je me rendrai. Je lui dit en « japonais courant » de maintenant ce que je souhaite dire dans ce texte !

Ce fut une première journée brumeuse, voir pluvieuse bien remplie !

(Photos 21)

 

22 mai

Anniversaire du paternel qui a 87 ans : je dis des prières à son intention, même s'il n'a que faire du shugendo en particulier, et du bouddhisme en général !

Départ à 5 heures du matin pour me rendre à la caverne de Sho ! Il fait très beau, mais dès le haut du refuge d'Ozasa, je constate qu'il n'y a plus de sentier ! Tous les arbres sont couchés à cause des typhons de l'an passé. Les randonneurs qui foisonnent à présent sur le chemin de l'Okugake, ont fait plein de différents « sentiers », et je perds mon chemin durant 3 heures, allant en bas, en haut, passant à travers les arbres couchés ! Quel désastre : c'était vraiment ma portion de sentiers préférée en 1996 ; les animaux y foisonnaient ; c'était très agréable de s'y promener, d'y déambuler ! Le bel érable centenaire, le Seigneur de la forêt d'Amidaga-no-Moori est cassé à son premier tiers ; son épouse, un autre érable, est couchée à ses cotés, déracinée par les typhons de l'an passé ! Je ne reconnais plus cet endroit qui auparavant étaient magnifique : un lieux de paix où les biches, sangliers & ours aimaient à se retrouver. Serait la punition de mère-nature pour tous ces « nouveaux-trailers » qui piquent la montagne de bâtons pointus et ferrés ? Les marches du sentier de la descente qui va du Mt Daifugen jusqu'à la caverne de Sho durant plus de 2 heures, me paraissent énormes par rapport à 2016, lorsque je m'y suis rendu pour la dernière fois. Mes amis me confirmerons plus tard que la terre du Mt Daifgendake s'écoule vers la vallée, et donc que les marches sont plus grandes. Tous les ans, depuis quelques années, il y des accidents mortels lors de cette descente. Alors qu'il faut environ 6 heures pour faire l'aller retour, je mets près de 13 heures pour revenir au monastère du Mt Sanjo, et tous se font du souci, au point que mon ami Kyosei vient à ma rencontre à 15 minutes du monastère. Je lui dis que je suis épuisé, et il dit qu'il me comprend car la même chose lui ait arrivé en montagne auparavant ! Je n'avance plus que grâce aux mantra de Fudo Myô ! Arrivé au shukubo du Sankjo-Koizoin, je fais un bref compte rendu de la journée à Kanzaki, et vais tout de suite me coucher ! Heureusement que Kanzaki m'avait fait une grosse boulette de riz en guise de sandwich, et que j'ai pu trouver de l'eau fraîche au refuge d'Ozasa . J'ai photographié le seul rhododindron sauvage, encore en fleurs : quel senteur ! M'attendait il pour perdre ses fleurs ? J'aime à le croire !

(Photos 22)

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23 mai

Je passe la journée à profiter du beau temps pour réaliser les photos qui me manquent, et je continue les tablettes votives ! Le soir se passe en discussion avec mes amis. Le soir, Kyosei m'apporte le « hyobyaku » : je dois m’entraîner pour le dire pour le lendemain. Je rentre mon linge sec car j'ai lavé mes vêtements salis de la veille à Sho ! Il faudra que je raccommode, recouse, les parties déchirées du hakama et du nyoé blanc ! J'ai oublié de prendre du fil et une aiguille et Kanzaki n'a que du fil noir...

(Photo 23)

 

24 mai

Je réalise un entraînement au bokuto, et le début de la Kagura pour avoir quelques images à l'Omine, ainsi que quelques minutes avec le drone de voyage Anafi ! Je vais filmer le coucher de soleil à Nihon-Iwa ! Une biche descend la pente en entendant ma venue.

Tout est prêt : tablettes votives faites, hyobyaku écrit, suis allé saluer Arasawa Fudo Myô à la caverne de Sho. J'ai fais presque toutes les images que je voulais Je peux redescendre du Mt Sanjo. Kyosei a signé et apposé les sceaux du monastère du Mt Sanjo sur les 2 grandes feuilles que j'ai réalisées, et le kakeijuku peint par Asai ! J'ai pris certaines amulettes indispensables au Mt Sanjo ! Je dis le Hyobyaku pour la première fois : amicalement, Kyosei me félicite, car ma diction fut bonne. Il me fait remarquer que « TEL MOIS, TEL JOUR » se dit « KON-GATSU KON NICHI », et qu'il faut bien marquer les points entre chaque « demande » ; énoncer les différents motifs avec force de conviction! Tachibana san, celui qui vend les amulettes, et habite à Dorogawa, m'autorise à prendre une photo de la statue de Zaogongen (un bouddha caché/hiden butsu) qui est montrée exceptionnellement à l'occasion du changement d'empereurs ! C'est un bronze doré de l'époque Heian ! Une statue montrant un Zaogongen svelte, qui contraste avec les statues gigantesques du temple Zaodo-Kimpusenji de Yoshino ! Je fais mon sac à dos, et range mes affaires pour demain matin.

(Photos 24)

 

25 mai

Comme d'habitude, le petit déjeuner est moins tôt, car il n'y a pas de personnes à dormir à part moi : gruau de riz/Okayu à 7heures. Je vais dire au revoir aux moines du monastère, et dire une dernière prière ! Après le petit déjeuner, Kanzaki me dit que mieux que de prendre le bus de nuit pour me rendre à Kagoshima, je devrai réfléchir à prendre le ferry pour un coût semblable : environ 10.000 yens. J’acquiesce, et donc nous réservons 1 place avec couchette privée pour le lendemain ! Je pars vers les 9h »à du monastère ! La marche est lente et difficile avec les 35 kilos sur le dos. Je croise à la halte de Dorotsuji à mi-parcours, mon sempai du temple Shogoin, qui lui monte avec des pèlerins : SATO Shinko ! Il m'apprend que depuis 3 ans, il est papa d'un petit gars : la relève de son temple est assurée ! Encore un qui n'aura pas d'autre choix que de devenir moine !!! Ayant appris que le jeune Kusawake Shunken serait bientôt le nouveau « Sakkigake sendatsu » le premier de cordé lors du pèlerinage actuel du Shogoin dans les Mts Omine, je lui donne 2 rosaires avec des têtes de morts (doukuro-nenju) «1 pour lui et & 1 pour Shunken, en lui disant qu'ils ont été fabriqués tout spécialement pour moi. Il fait une mauvaise blague en me disant que ces rosaires sentent l'envoûtement, mais qu'il en prendra grand soin ! J'ai su le fils du Supérieur Général était seul à l'office, les anciens étant parti en retraite, ou arrêter pour des raisons de santé. Je comprends donc pourquoi il se sent « Tout-Puissant » à présent ! Au niveau de la halte pour prendre le l'eau, à mi chemin entre Dorotsuji et la porte du Nyonin kekkai, mon pied droit se prend dans une racine, et je manque de finir au fond de la pente : je tombe sur le sentier, mon sac à dos passe devant mes yeux ; mon corps vient s'écraser sur mon bâton, qui de ce fait arrête ma chute ! Mais je me suis fais une mauvaise double-entorse des ligaments externes des chevilles, et celle de droite commence de suite à enfler. Contrôlant la douleur, ma marche devient celle d'un escargot. Des yamabushi Tozan plus âgés que moi, du groupe « san-mitsu-ko » m'attendent, et nous descendons ensemble. C'est ca l’entraide entre yamabushi ! Nous échangeons sur le shugen en général, et une fois arrivés à la porte ouest du Nyonin kekai, le plus âgé demandent à un laic de me raccompagner en voiture du parking au temple Ryusenji, car il faut 1 heure à pied, et je n'y arriverai pas dans les temps avant la fermeture du temple. Le laic m'accompagne jusqu'au Ryusenji : je donne mes rouleaux à faire signer, je fais une requête pour John Evans au supérieur. Ensuite, j'invite le laic à participer aux prières que je vais dire face à Bouddha Maitreya, Car ce temple est le seul au Japon à montrer Maitreya/ Miroku sous sa forme de Bouddha /Nyorai. Le fondateur de l'école Tozan Shugen l'aurait perçu en « rêve ». Le laic du shugen est un peu ébranlé qu'un « occidental se comporte en ascète, mieux qu'un japonais ! » me dira t il ! Je lui réponds que c'est grâce à mes maitres japonais qui ont pris du temps pour m'apprendre. Nous nous quittons : lui repart sur Osaka, et je me rends chez Nishiura Seiryo récupérer le reste de mes bagages, avant de me rendre au Ryokan MATSUZEN. Là chez Nishiura, par hasard, je fais connaissance avec un groupe de femmes emmené par OKANISHI Dômyo qui semble être le leader. Nous faisons connaissance, car ma barbe blanche l'intrigue, et j'apprends qu'il est élève du Morishita sensei, la Responsable du Temple Kurikara-Fudoji de Nagoya. Je connais bien Morishita sensei qui fut l'une des 3 femmes responsables de temples à me féliciter pour ma retraite de 100 jours ! « Incroyable de se recontrer ici, à Dorogawa ! » me dit il ! Je promets de venir saluer Morishita sensei lors de mon passage sur Nagoya, et lui propose de m'accompagner voir les yamabushi Kagura de Horai-cho  au fin fond de la province de Mikawa, lors de mon passage! Ensuite, le fils de Nishiura prend tous mes bagages dans sa fourgonnette, et me dépose au ryokan Matsuzen ! Là en face de l'entrée, de l'autre côté de la rue, je tombe nez à nez avec les yamabushi qui avaient pris soin de moi à la descente du Mt Sanjo. Nous soignons ma cheville, car l'un d'entre eux est infirmier. Il me conseillera de faire une radio, et le sendatsu plus ancien veut me présenter au chef du groupe « San Mitsu Ko » qui le responsable du Shorinji-Kempo d'Osaka : Mii Eizo sensei ! Je dis oui évidemment !

Nous échangeons nos cartes de visite, et apprenant que j'ai brisé mon baton lors d'une chute, il m'offre le sien fait main, à partir de bambou  laqué! On dirait le bâton en « bambou torsadé » de « Goroju », de la série tv Mitokomon ! C'est un bel objet, laqué ! J'accepte évidemment, même si j'avais anticipé chez Nishiura en lui achetant un bâton long en bois de hinoki ! Eizo sensei me propose de venir le lendemain 8 heures à la cérémonie du saito Goma qui aura lieu au temple Ryusenji ; j'accepte et tout le monde rentre dormir !

(Photos 25)

 

26 mai

Lever à 4 heures du matin, je range mes affaires, et fais 2 paquets : les affaires que j'emporte avec moi à Kyushu, et celles, trop lourdes, que je renvoie chez Asai ! Je me sépare de mon Canon Mak II, du trépied, ainsi que du drone ANAFI bien trop lourd pour une seule personne. Je vais travailler avec l'iphone & les 2 go-pro !

Le Saito-Goma a lieu de 8 à 9 heures, ! Le Ryusenji, comme tous les samedi et dimanche, est le pied de guerre à cause des shugenjas qui affluent de tout le pays : cérémonies de purification s’enchaînent ! Je parle directement à Okada sensei de mon souhait pour John Evans, afin qu'il lui transmette la véritable façon de dires prières & mantra, selon l'école Tozan-ha, branche de Okada Yusu sensei lors de sa venue à Dorogawa durant ses 3 semaines à l'occasion du festival des 8 Grands Rois-Dragons.

Il me dit de faire bien attention lors de mon pèlerinage dans les traces du Yamabushi Noda Senkoin !

 

Le fils de Nishiura vient prendre mes affaires à faire parvenir chez Asai ! Puis, il m'accompagne en voiture jusqu'à l'arret du bus qui se rend à la gare de Shimoichiguchi ! De là, je prendrai le rapide (tokyu) pour Osaka Tennoji. Pas question de déambuler avec tant d'affaires dans le métro d'Osaka : je prends un taxi qui me déposera à 13 heures à l’embarcadère du ferry « SunFlower » se rendant à Shibushi, près de Kagoshima ! Je donne un coup de fil à Kanzaki qui se trouve sur le chemin de descente vers « Okame Ishi », et lui dit que tout se déroule bien, que son bâton m'a sauvé dans ma chute ; que j'ai la cheville drooite en vrac ! Probablement une double entorse !

En attendant l'ouverture du comptoir pour prendre son ticket, je discute avec un couple qui doit se rendre demain au sommet du Kaimondsake, car il risque de pleuvoir après-demain !! Peut etre ferais je la même chose et me rendrai d'abord à Ibusuki, pour les bains dans le sable noir brûlant (sunamushi) afin de rétablir complètement ma cheville après ? J'espère...

Demain au réveil je dois faire un strapping sinon...

Bon c'est ma première fois dans un ferry, repas et douches correcte personnelle agréable ; quelques touristes non-japonais que j'évite... Pas beaucoup de roulis, pas de wifi, mais je profite de ce répis pour rédiger mes notes de ces 2 premières de préparation de mon pèlerinage !

Pour 10.000 yens il faut pas s'attendre au confort d'un ryokzan : des cabines-caissons individuelles pour dormir entrer les affaires entassées le long de la couchette !!

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27 mai

après avoir passé une excellente nuit dans la couchette du ferry, pris mon petit déjeuné avec une offrande du couple de Gifu qui se rend en voiture sur le Kaimondake, je débarque du ferry à 9 heures. De là je me rends

à l'office de tourisme de la vile pour avoir les horaires de bus. La responsable me renseigne en 2 minutes et la minute suivante, je suis dans le bus pour un autre ferry, avec un changement de ligne à Kanoka. Là, avec 1 heure d'attente, j'en profite pour aller faire des courses à la pharmacie car j'ai besoin de bandelettes adhésives pour mes strapping. Heureusement, il me reste un morceau à montrer car je ne connais pas le mot en japonais. Vers 15 heures, alors que j'allais prendre le ferry, le couple de randonneurs de Gifu passe au ferry réserver leur passage pour demain ! Il me disent qu'il vont voir la mer à la pointe du cap, et se rendent à Ibusuki demain pour un bain de sable chaud (sunamushi). Ils ont prévu de grimper le Kaimondake après la pluie, le surlendemain, comme moi ! Peut etre nous reverrons nous au « sunamushi » de la ville d'Ibusuki ? Une fois la traversée effectuée , je me rends à l'office de tourisme, point d'informations près de la gare d'Ibutsuki, et suis superbement bien acvueilli par 2 jeunes femmes ! Je leurs dis mes souhaits et je conviens de passer 2 nuit à L’hôtel Royal d'Ibusuki pour avoir du Wifi et un lit, ainsi qu'un maximum de confort afin de bien récupérer au plus vite et au mieux de ma double-entorse !

Le repas est traditionnel ; j'ai enfin une connexion internet digne du Japon ! La pluie arrive dans la soirée !

 

28 mai

Le vent et la pluie ont forcis dans la nuit ! Le vent fait penser aux hurlements des démones !

Après un petit déjeuner copieux et un bon bain matinal (rotenburo), je fais un bon check de mon FB enfin, puis rédige les notes du blog de ces dernières 24 heures. A midi j'ai prévu de me rendre à la station où l'on fait le bain de sable chaud. L’hôtel ayant refusé de me me laver mes affaires de Gyoja car n'ayant par de services de laundry, j'ai fait ma lessive hier soir dans la baignoire, mais dois trouver une « coin-landry » pour les sécher, car avec ce temps pluvieux rien ne va sécher à l'extérieur. J'ai prévu de me rendre aux bains de sable chauds dans l'après midi ! Peut être y retrouverais je le couple de randonneurs de Gifu ?

Demain à 8 heures, le responsable du Minshuku Kaimon où je dois dormir à mon retour de l'ascension du Kaimondake vient me prendre en voiture à 8 heures.

Je sors de l’hôtel à 13 heures car j'avais reçu plein de messages auxquels j'ai dû répondre, et me rends vers la gare pour faire sécher mon linge (lavé et rincé dans la baignoire de la chambre) dans une laverie automatiques ! Ensuite je rends dans un magasin du centre ville d'Ibusuki, trouver du fil blanc et aiguilles pour réparer convenablement mes affaires déchirées lors de mon expédition à la caverne, lorsque j'ai dû me faufiler entre les grosses branches des arbres déracinés ! Puis je file au « Sunamushi center » et là je reste comme un gisant durant plus de 30 minutes ! Je sens de suite les effets bénéfiques sur mes chevilles car ce bain de sable chaud m'a fait l'effet d'un massage drainant. Je reviens à l'hotel pour 16 heures et comme le diner est à 19 heures, j'en profite pour cheker FB et rédiger la suite de mes notes. Une fois le repas achevé, j'irai à nouveau aux thermes du rotenburo, puis j'irai me coucher, car demain le responsable du Kaimondake Minshoku/Makison d'hôtes du Mont Kaimon, vient me chercher en voiture à l’hôtel à 8h et le petit déjeuner étant à 7 heures : je devrai boucler mes sacs ce soir !

Demain le but est de grimper au sommet du Petit Fuji-san de la province de Satsuma !

 

29 mai

Je suis prêt à 8 heures comme convenu. Le responsable du Minshoku du Mt Kaimon est venu me chercher en voiture afin que je ne prenne pas le train, avec tous mes bagages : c'est vraiment sympathique ! Nous chargeons sa voiture électrique, et allons directement déposer mes affaires chez lui. Il m’emmène ensuite au sanctuaire shinto, dédié au kami de la montagne afin que j'y fasse quelques prières ! Vers 9 heures, je commence l'ascension ! Le début du chemin est encaissé dans de la roche basaltique ; c'est très particulier, et très glissant, à cause des petites pierres rondes et poreuses qui jonchent le sol. Il a plut la veille mais le sol a bu entièrement toute l'eau du ciel ! Le sentier est presque toujours sous les arbres, et malgré la chaleur, il fait bon. Pour ne pas trop me charger je n'ai pas emmener à manger, mais pris seulement 1 litre d'eau ! A mi-parcours, vers la halte 7, le sentier devint plus acrobatique ; il nous faut franchir des gros blocs de pierre, gravir des échelles ; pas facile avec mon bâton long. Tout au long du chemin des randonneurs me posent des questions. Puis, je tombe nez a nez avec le couple de Gifu qui redescend, et avec qui j avais sympathisé sur le ferry. Ils me disent qu'ils sont allés en fin d’après midi faire le bain de sable chaud ! Je leurs réponds que j y étais en début d'après midi. Ils pensaient me voir plus tôt au Kaimondake, et sont heureux de me croiser à leur descente. Il me mettent en garde à propos des derniers niveaux qui sont plus difficiles que ce que je viens de faire ! Comme ils se rendent dans la journée, en voiture jusqu'au pied de la caldéra du Kirishimadake, peut être nous reverrons nous sur Kunisaki ? Je souffle dans la conque pour leurs porter chance durant leur périple ! Je reprends l’ascension, et arrive au sommet vers 13 heures ? Là un peu à l'écart se trouve un petit sanctuaire shinto avec portique roug, au pied duquel un yamabushi du temple Shogoin a déposé une plaquette votive de commémoration l'année 31 de l’ère Heisei ! Je récite sutra et mantra ! Il y a plein de randonneurs. Je fais une brève halte de 15 minutes ; regarde les fumerolles au loin du volcan Sakurahima dans la baie e Kagoshima. Je redescends par le même chemin qui tourne autour de ce volcan ! Contrairement au Mt Fuji, ce n'est pas une montée verticale en zigzag, mais une déambulation en cercles ?

Suis en bas vers les 5 heures. Mon hôte se doutant de l'horaire est venu mr chercher en voiture, afin de n’emmener faire des emplettes pour me restaurer le soir, car ils ne font que le petit déjeuner ! Après avoir trouvé de quoi e sustenter, et faire des strapping solides pour mes chevilles, nous rentrons chez au gîte ! Là je fais connaissance avec sa femme, dont leur fils, ingénieur en informatique, travaille a présent sur Tokyo et ne vient les voir que peu souvent! Je dîne avec un couple de randonneuses de Saitama qui elles feront l'ascension demain. Elles viennent de Kirishimadake (nord de la baie de Kagoshima) ayant fait dans la jounée la montée difficile du Shimoedake. Elles me disent qu'elles ont vu le Sakurajima et le Kaimondake dans le même prolongement ! Je leurs demande si ellesm'ont vu leurs faire des signes avec mes bras ? Surprise car peu habituées à l'humour français, nous riions de bon cœur.

Suis content d'avoir pu aller sans trop de peine jusqu'à ce second sommet du pèlerinage ! Après ma douche , je demande a mon hote si je peux faire une lessive de linge de rechange ? Ils m'ont préparés une chambre avec un lit  occidental! Le rêve !

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30 mai

Nuit reposante, et petit-déjeuné traditionnel à 7 heures. Après avoir accompagné les 2 randonneuses jusqu'au point de départ en voiture, Mr Kino revient me chercher afin de me déposer en voiture à ma prochaine destination : « Kiyomizu Magaibutsu » du district de Kawabe, car pas facile de s'y rendre en bus, ou en train ! Je le remercie vivement pour cette attention, czar ils faut faire quand plus de 50 kms en voiture. Et nous voilà parti pour ces roches sculptées dans une falaise longeant un cours d'eau. En plus petit, cela me fait penser aux roches & Bouddha de la vallée de Long-men en Chine ! Là , afin de préserver ces gravures qui furent réalisées de l'époque Hiean jusqu'à Meiji, des barrières ont été installées afin que l'on ne puisse y accéder plus près. De loin, en face, dans une aire panoramique prévue à cet effet, je me recueille un moment devant toutes ces gravures, et fais retenir les sons de ma conque : les plus anciennes sur la gauche sont des stupas, et des lettres sanscrites (bonji/shittan). NL'endroit est très reposant ; le village a même édifié une maison, sorte de musée explicatif dont la construction fait penser au pavillon d'argent de Kyoto. Les japonais me surprendront toujours ! Ensuite Mr Kino s'étant renseigné sur les horaires de bus dans la région, me dit qu'il va me déposer à une 20 de kms plus loin, là où les bus pour Kagoshima sont plus fréquents. Je rejoins donc Kagoshima en bus, puis prendre un train pour le village de Kirishima, haut lieu mythologique du shinto, puisque c'est de cette montagne que descendit le fondateur du Japon : Ninigi-no-Mikoto ! Je fais l'ascension du pic Shimoedake à toutes vitesse : plus de batteries pour prendre des photos, et me rend ensuite au sanctuaire shinto Kirishima-Jingu afin d'y rendre hommage et célébration, de faire apposer les sceaux, et réussir le temps des prières à obtenir de faire charger quelques instants mon tel cellular pour une photo souvenir ! Je reprends le train pour Miyazaki un peu épuisé de cette journée.

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31 mai

A Miyazaki, j'ai 3 choses importantes à réaliser :

  1. Aller au sanctuaire shinto d'UDO-JINGU

  2. Aller au sanctuaire mausolée de Miyazaki qui contient l'esprit du premier empereur du Japon : Jimmu Tenno !

  3. Faire une prière commémorative au Yamabushi Nodda Senkoin, dont j'ai entendu dire que sa pierre tombale se trouvait dans le district de Sadowara, nord de la ville ! Heichiro, la tombe du porteur, serait au temple de Kannon Hisamine...

Le sanctuaire d'Udo est très phantasmagorique de part sa sa symbolique, et sa géographie : il se trouve en bordure de mer, encastré dans la falaise. C'est un lieu spécial pour les sabreurs en particulier du Nen Ryu & Kage ryu, et des budoka en général. Après avoir dit a haute voix, hyobyaku & sutra, donner auparavant mes rouleaux dessinés afin d'y apposer les sceaux. Je remarque que le miroir central est comme celui des initiations du mikkyo : on peut y voir son propre reflet dedans ! Je fais la déambulation dans la caverne. Des chauves souris n'ont pas l'air effrayées aux sons de ma conque. L'un des grands prêtres du sanctuaires : Honbu sensei vient me voir afin de me demander si je connaissais un certain Noda Senkoin ??? Surpris, je lui réponds que « oui, et que c'est grâce à ses notes, traduises en francais par le Prof A Rotermunt » que je suis là à présent ! Il m'offre son livre dans lequel est mentionné l'abbé du temple Anjuji aujourd’hui disparu ! Il me dit que sa pierre tombale se trouve au temple Daikôji de Sadowara. Apres quelques échanges des plus amicaux et quelques clichés (j'en oublie mes parchemins, qu'un membres du sanctuaire me rapporte diligemment), je m'en retourne sur Miyazaki, afin d'aller saluer Jimmu Tenno. Au passage, je prends des photos près d'Aoshima, de la côte qui offre un paysage étrange, puisqu'il s'agit de « la planche à laver la lessive de l'ogre/oni-no-tawara » ; un structure basaltique en bordure de plage spécifique au sud de Miyazaki. C'est étonnant à constater ces stries de roche volcanique sur des plages de sables jaunes...

Il pleut et suis presque seul au sanctuaire de Miyazaki. De jeunes miko sont là pour m'accueillir, et demande au supérieur de venir faire les sceaux sur les parchemin. Je lui remets mes cartes de visites, comme à l'accoutumé. Il me dit que lors d'un sommet des ministres dans la ville, des membres du gouvernement français sont venus au sanctuaire... Je prends congé, et à la sortie, comme il pleut toujours, un barbier/coiffeur (Kaneda Hiroshi du salon Rakuto Hair) me propose de venir quelques instants me sécher. Il m'offre plein de chocolats, et avec son assistante & lui, nous échangeons quelques paroles.

Je repars en direction du temple DaiKôji (Grande Lumière) probablement un temple d'obédience shingon-shu.

Là comme souvent dans les campagnes, le jushoku devant travailler pour assurer la subsistance des siens, il n ' y a qu'une femme pour répondre aux visiteurs de passage, et comme je n'ai pas prévenu de mon arrivée.... Par contre, elle a l'extrême gentillesse de m'indiquer où se trouve les tombes anciennes de la famille de Noda Senkoin. Je m'y rends, et fais de rite de repos de l'âme (suizen kuyo). C'est grâce à Honbu sensei que j'ai pû trouver la tombe de Senkoin si facilement ! Après quelques minutes de recueillement intenses, je m'en retourne sur Miyazaki …

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